Raaah, l’Hypermotard 796… Une excellente machine qui m’aura beaucoup apporté de plaisir ! Dotée d’un comportement agréable et d’un moteur sympa, voici le récit d’un essai longue durée de cette moto ravissante.
Essai – Compte rendu de plus d’un an passé avec ce petit bolide.
Ducati Hypermotard 796 : Comment je me suis retrouvé à rouler là-dessus ?
Bon, je vais pas raconter toute ma vie non plus, parce qu’on s’en fiche un peu, et puis qu’on a envie d’en savoir plus surtout sur la moto ! Mais disons que l’Hypermotard et moi, à la base, on n’était pas vraiment faits pour se rencontrer. Je m’étais séparé quelques mois plus tôt de mon Monster 796 (rouge lui aussi…), et je lorgnais sans but sur presque tous les types de machines que la production peut compter. Je l’ai découverte plutôt par hasard ! Un début d’été chaud dans le sud.
C’est durant une recherche effrénée sur internet, que je suis tombé sur elle : elle était en vente dans la concession Ducati de Lyon : année 2010, 1ère Main, 5000 km seulement ! Et carrément bien équipée… Ça sentait la bonne occasion ! Il ne m’en a pas fallu plus pour prendre le premier Ouigo dans cette direction. Arrivé à la concession, super contact avec mon interlocuteur et essai rapide de la moto. C’était plié, elle me plaisait ! Deux semaines plus tard je débarquais pour l’embarquer (héhéhé) jusque dans mon sud phocéen.
En fait, là où c’est un peu un hasard, c’est que sortant d’un Monster 796 modèle 2012, rouge de surcroît, je me suis dès le départ dit « ça doit être un peu la même chanson ces deux motos ». Du coup, je voulais quelque chose de « différent ». Et en fait, j’ai eu tort de penser qu’elles seraient similaires ! En réalité, ces deux machines sont totalement différentes. Et finalement, après essai, ça s’est fait !
Ah oui, également, l’assurance la faisait passer dans la catégorie trail, ce qui m’arrangeait plutôt bien pour le budget assurance, divisé… par 2 !
Mon utilisation de la l'Hypermotard
En un an, j’ai parcouru environ 9000 km à son bord. Ce que j’en retiens, c’est un bilan très positif, j’en ai été globalement très satisfait, car c’est une moto fiable et simple. Entretien préconisé effectué dessus, absolument aucun soucis à déplorer. Ces modèles Ducati disposent de mécaniques éprouvées, de composants relativement qualitatifs et sont dénués de la surcharge électronique des modèles plus récents.
Au niveau utilisation, pour ma part celle-ci à été répartie entre un peu de ville (pour aller travailler, sans parler d’un daily), et de la balade variée. Ces balades ont été majoritairement effectuées sur de petites routes, of course 🤓. L’autoroute n’est vraiment pas son fort, c’est même plutôt la plaie ! Les balades étaient généralement de quelques dizaines à plusieurs centaines de kilomètres, avec notamment un tour des Alpes de 1500 km environ.
La moto et sa personnalisation
Trêve de bavardages, discutons de la moto. Personnellement, je la trouve magnifique dans ce « Rosso Ducati » typique de la marque de Bologne. Achetée avec les jantes d’origine de couleur noire, j’ai par la suite fait le choix d’une paire de jantes Marchesini de Monster 1100S. Ceci a été motivé uniquement par soucis esthétique. J’ai toujours adoré le contraste rouge – doré sable, comme sur les premiers Ducati Monster et les Ducati 916.
C’est une moto que je trouve valorisante et racée. Elle sort des sentiers battus des motos « classiques », et notamment du design habituel des motos italiennes. En outre, elle suscite pas mal d’intérêt, si vous aimez qu’on la remarque (à défaut de vous !).
Elle disposait de nombreux équipements, en voici une petite liste :
– Leviers de frein et d’embrayage, couvercles de bocaux de frein et d’embrayage, bouchon d’huile, cache moteur, bouchon de réservoir en alu anodisé rouge,
– Silencieux carbone Fresco avec pare-chaleurs carbone,
– Garde-boue arrière carbone,
– Support de plaque court et clignotants Led,
– PSB 14 (important !) pour la rendre plus nerveuse et souple,
– Jantes Marchesini (Monster 1100S).
Vie à bord de la moto
À son bord, on se sent particulièrement bien, la moto est moins haute que le 1100, on est bien droit, les commandes tombent parfaitement sous la main, la selle est hyper moelleuse (même pour un non Ducatiste). La moto est facile à bouger et à manoeuvrer grâce à la position de conduite et au poids contenu, la moto braque plutôt pas trop mal. Attention aux jambes courtes par contre, ça peut être déstabilisant ! Il faut compter un bon 1m75 ou plus pour se sentir vraiment bien à l’aise dessus. De mon coté, ça passait bien mais c’était pas toujours hyper rassurant (et je fais 1m77).
Une fois en route, c’est un vrai vélo : le châssis est rigide comme il faut, la moto virevolte, en ville on s’éclate, et sur route, ben on s’éclate encore plus !! Pas vraiment de mode d’emploi, ça pivote tout seul en virage et c’est tellement agile qu’on resserre la traj’ à l’envie, on peut couper les virages comme un cochon, ça passe nickel !! Et les prises d’angles sont vraiment bonnes et importantes, sans jamais forcer. Le top !
Suspensions et châssis
Côté suspensions, le bilan est mitigé, c’est peut-être l’un des principaux points faibles de la moto. D’un autre coté, c’est certainement un point très facilement modifiable, à défaut d’être bon marché Pour expliquer un peu, l’amortisseur arrière se comporte bien en solo pour moi et mon niveau de « pilotage », mais il a tendance à trop s’écraser à deux, l’assiette de la moto en étant trop souvent modifiée (sauf si votre passagère pèse 12kg, mais c’est rare).
Pour la fourche, elle est trop souple (reconnu par la majorité des usagers), ce qui nuit à la précision en cas d’attaque et que je trouvais vraiment dérangeant surtout sur les freinages et les petites prises de frein en courbe : la moto ne se redresse pas trop mais a tendance à se désunir, bof pour la confiance ! Je conseille vivement une optimisation de fourche avec une huile plus épaisse + nouveaux ressorts, progressifs ou non (en option), d’autant que celle-ci n’est pas réglable d’origine…
Freinage
Le freinage est puissant mais je trouve le mordant nettement trop faible, certes au profit de la facilité de dosage en début de course de freinage, quoique ce même dosage est assez perfectible car la puissance n’est pas très progressive selon moi. La poignée de frein avant a quant à elle une longue course morte qui me dérangeait, cette sensation était la même sur mon Monster (même maître-cylindre de frein), vraiment je n’aimais pas du tout ça. Les trappeurs sont avertis, il faut bien tirer sur le levier droit pour s’arrêter ! Par contre, quand on tire fort, ça s’arrête net, c’est certain !
Pour contrer ces sensations un peu désagréables de la fourche et du frein avant, j’ai pas mal usé du frein arrière, qui avait le mérite d’être là et d’être un ralentisseur honnête au mordant rassurant, à défaut d’une réelle puissance de freinage.
Moteur et transmission
Concernant le moteur, celui-ci est attachant mais c’est l’un des points qui m’a finalement poussé à changer de machine. D’une puissance modeste d’environ 80 bons chevaux, il dispose d’un « petit » couple appréciable en ville et sur petites routes, qui permet de rouler tranquillement entre 3000 et 5000 trs/min.
En dessous de 2500 trs/min, ça cogne vraiment et les 4ème, 5ème et 6ème rapports sont inutilisables sous 3000 trs/min. Si l’on veut en revanche vraiment profiter du caractère et des performances de l’engin, il ne faut vraiment pas hésiter à monter en régime, au-delà de 5000 trs et jusqu’à un peu plus de 8000 trs (avant le rupteur quoi !).
Cet aspect m’a un peu déçu dans la mesure où lorsque je roule en twin, je n’aime pas trop taper à fond dedans, je préfère rouler au couple. Et pour le coup, je suis un peu resté sur ma faim. Comme sur le Monster, le moteur se montre en fait vraiment volontaire au-delà de 5000 trs/min et donc, il n’a pas le « gras » en bas qu’on pouvait espérer. Faute à une puissance peut-être trop modérée face à des mécaniques plus modernes et performances. Les reprises sont pour moi, dans la moyenne. Je précise que j’ai fait monter un pignon de sortie de boîte de 14 à la livraison, ce qui arrange un peu tout, la souplesse, les reprises, la nervosité, laissant tout de même une allonge conséquente au vu de l’utilisation de l’engin, on peut taper les 220 compteur sans problème… et on cruise à 5000 trs/min à 130 km/h compteur sur autoroute, endroit que je vous déconseille fortement, aucune protection, vous serez rincés en 50 km !
Avec le pignon de 15, en terme de démultiplication on aurait dit le Monster en plus mou, c’est vraiment beaucoup trop long. Pour moi l’idéal dans l’optique d’une utilisation sans trop mettre ses roues sur autoroute serait de retirer encore 2 dents à la couronne, pour un maximum de nervosité.
Aspects pratiques
Les aspects pratiques sont réellement réduits à leur minimum, la selle est vissée donc on ne peut pas espérer y mettre un bloque disque ou un U facilement, il faudra recourir à un petit accessoire de fixation sur le cadre, ou un bloque disque fixé sur l’étrier (j’ai choisi la première option). Après, je ne suis pas sûr que l’on achète un Hypermotard en cherchant la praticité…! Par ailleurs, les rétroviseurs ne sont pas déplaisants à l’usage. En revanche, ils sont vraiment extra larges, ce qui a fini par me convaincre… de n’en utiliser qu’un, voir aucun. Pas top niveau sécurité… mais ils sont beaux !
Bilan Ducati Hypermotard 796
Après plus d’un an à son guidon, je dirai que cette moto m’a apporté pas mal de plaisir en balade, mais qu’au final, je n’ai pas réussi à la garder longtemps. Très belle, mais un poil juste en puissance et en châssis, un peu trop exclusive en terme de position et de praticité, sans pour autant l’être vraiment dans son comportement, elle m’a finalement un peu lassé. Mais c’est une excellente moto que je recommande à quiconque veut simplement se faire plaisir en balade ou commencer avec une Ducati.
Plus fun et meilleure qu’un Scrambler tout en étant moins chère, c’est une moto qui vous fera vous démarquer dans un genre à part, celui des « hyper » motards ! Aujourd’hui, on en trouve quelques-unes en occasion, mais les prix ont l’air de stagner depuis maintenant 6 ans ! Assez incroyable, mais qui prouve bien que la côte d’amour et la relative rareté de cette moto l’a rendue quelque peu iconique. Et si vous avez le budget, optez pour le 1100. Le moteur est exceptionnel, le comportement et le freinage sont meilleurs.
Et vous, l’avez-vous essayée ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? La question est ouverte 🙂 Merci pour la lecture !
Ping : Ducati 851 : l'initiatrice de la lignée sportive moderne | Motors & Motion
Bonjour, pourriez vous me dire comment retrouver sur mon compteur kilométrique ( totaliseur) les kilomètres qu il y avait avant le remplacement de la batterie. A cette opération le totaliseur s est remis à zéro
J ai actuellement 968kms effectué après changement de la batterie. La moto est restée 2 ans sans tourner d ou la batterie HS.
Merci a vous. Cordialement. Dany